Lors de l’AG de Jersiaise France, le GAEC des prés verts à Grosbreuil en Vendée, nous a ouvert ses portes. L’occasion de découvrir cet élevage où simplicité et rentabilité sont les mots d’ordre.

C’est sur cette exploitation 100 % Jersiaises, que Jean Louis Petit, non issu du milieu agricole, c’est installé en GAEC en 2005. Au départ en retraite de son associé en 2013, il rachète les parts de celui-ci et continu en solo. Aujourd’hui, la structure compte 70 VL Jersiaises pour 330 000L de quota sur 56 Ha dont 43Ha d’herbe et 13Ha de maïs. « Étant seul sur l’exploitation, je privilégie un système simplifié mais qui doit être rentable » commente Jean Louis.

Les bâtiments d’élevages sont très simples et la ration économe. En hiver, la ration est composé d’une base maïs ensilage plus de l’enrubanné ou du foin auxquels sont ajoutés 2 à 2.5 Kg de tourteaux et un CMV. Dès le printemps, les vaches sont exclusivement à l’herbe. « Les Jersiaises valorisent très bien l’herbe et pour moi c’est une simplicité. Les bonnes productrices qui tournent aux environs de 6000 – 6500 Kg avec la ration d’hiver sont un peu freinées car il n’y a pas de complémentation mais c’est un choix que je fais. »

Pour autant, la moyenne de production est de 5 195 Kg à 57.9 de TB et 39.1 de TP avec une moyenne cellules à 174 000. « Ramené en lait à 7%, ça fait 7 200Kg de moyenne ! Avec une incidence des taux d’environ 120€/1000L, le prix du lait moyen est de 470€/1000L. Cela m’a permis de dégager une marge brute de 303€/1000L sur le dernier exercice de 8 mois allant de Octobre à Avril. »

Sur l’exploitation, la précocité et la longévité de la race sont d’autres atouts. « La Jersiaise étant une race précoce, je fais vêler à 22mois. Si le taureau choisit pour l’accouplement est disponible en semence sexée, j’utilise la semence sexée sur les génisses et les vaches en 2^e lactation et plus, jamais sur les primipares. Le taux de réussite à la 1^ère IA est de 62% sur les vaches avec un IVV de 375jrs. Au vue de mon système d’alimentation, j’essaie également de grouper un maximum pour des vêlages en fin d’été, afin que les fraîches vêlées bénéficient de la ration hivernale plus favorable à un bon démarrage en lactation. » Jean Louis vends ainsi une vingtaine de génisses par an grâce à l’utilisation de la semence sexée et à la longévité de la race. « Avec un rang moyen de lactation de 3.7 dans le troupeau, le taux de réforme est plutôt faible, environ 10 vaches par an. »

Parmi les exemples de longévité, la doyenne du cheptel Trinquette (Oda Heino) illustre parfaitement la race. Actuellement en cours de 10^e lactation, cette femelle pointée EX91 a produit 59 795 Kg de lait à 62.2 TB et 40.4 TP soit 87 642 Kg de lait à 7% dans sa carrière. Vêlée de son 10^e veau à 11 ans et 9 mois, elle est actuellement pleine pour une 11^e lactation ! « J’espère la voir encore longtemps dans le troupeau. C’est une famille avec une très grande longévité avec 6 lactations de moyenne sur 5 générations. J’essaie de développer les souches intéressantes de l’élevage avec des collectes d’embryons notamment. »

Un travail de génétique payant puisque l’une des vaches du troupeau, Duelle (DJ Hovborg), s’est fait remarquer à Paris en remportant le prix de Championne Adulte en février dernier.

Troupeau au pâturage

                     Balance (Q LAF) EX92  - en  cours de 7e lactation